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Histoire du quartier Cadjèhoun de Cotonou

L’histoire de Cadjèhoun est intimement liée à celle de Houtonou, ancienne dénomination de Cotonou. Il faut remonter à la fin du XVIIIe siècle pour comprendre l’origine de Cadjèhoun. A cette époque où les Portugais prenaient d’assaut les côtes à la recherche d’esclaves, les rois d’Abomey mandataient des hommes de confiance pour surveiller et sécuriser le littoral. Ces envoyés résidaient sur la berge lagunaire (aux environs de l’actuel Ganhi), où vivaient déjà des pêcheurs Xwla. Les trois premières familles qui occupèrent la lagune étaient les Agbodrin-afo, les Assavèdo et les Ouèkè-tomè. Elles ont été rejointes par d’autres collectivités dont les Yèkpè, les Aza-gnandji, les Zohokon… Le débarquement des Français sur les côtes dahoméennes déclenchera une farouche bataille pour la préservation de la bande côtière. A la suite des hostilités, certaines communautés refusant de se rendre, fuirent dans leurs champs où étaient plantés de longs rôniers (Agonga en fongbé). C’est cette communauté composée de 26 tatas dont des fons, des minas, des nagots, des tofins… qui fonda Cadjèhoun. Vivait aussi sur le site Zohokon, l’un des hommes proches du roi d’Abomey, venu avec l’un de ses collaborateurs. Ce dernier, d’ethnie nagot, était le cuisinier du prince Zohokon. Agonga était en ces temps-là traversé par une route inter coloniale qui reliait les pays voisins du Dahomey, de l’est à l’ouest. Cette route était bien connue des Nigérians qui l’empruntaient massivement. Ceux-ci (qui pouvaient communiquer avec le cuisinier nagot) étaient souvent invités par le cuisinier du prince à déguster ses mets avant de reprendre le chemin. L’invitation leur était adressée en nagot en ces termes : « è wa ka djèhoun ». Ce qui signifie en français « venez, je vous invite à manger ». Ceux-ci, trouvant en ces lieux un havre, en firent un reposoir ; le désignant désormais par « è wa ka djèhoun » ; devenu par la suite « Cadjèhoun ».

Cadjèhoun à l’époque coloniale

Le système colonial avait prévu un chef pour diriger chaque entité territoriale : le chef-canton pour les villes et les chefs de village pour les villages. Le premier chef-canton de Cotonou avait ainsi pour nom Houndjo Yèkpè. Cependant, Cadjèhoun était une subdivision territoriale d’Abomey-Calavi avant de passer sous la commande de Cotonou après l’indépendance du Bénin en 1960. Cadjèhoun était dès les premières années de l’arrivée des Français l’une des attractions, surtout à cause de sa proximité avec l’océan Atlantique. Ainsi il y a été construit de nombreuses infrastructures, telles que l’aviation, réaménagée pour devenir l’actuel l’aéroport aujourd’hui. C’est également dans cette zone résidentielle qu’a été érigé le palais présidentiel, à Ahouanlinkon au départ avant d’être transféré sur son site actuel à Agonga. Témoin des sanglants affrontements du 16 janvier 1977, Cadjèhoun abrite aussi le monument de la Place du souvenir, symbole de la victoire de l’armée béninoise sur les mercenaires.

Cadjèhoun de nos jours

Cadjèhoun est placé aujourd’hui sous la direction du 12e arrondissement de la ville de Cotonou er regroupe huit sous-quartiers au total : Cadjèhoun-Agonga, Cadjèhoun-Azadokogon, Cadjèhoun-Kpota, Cadjèhoun-Détinssa, Cadjèhoun-Gare, Cadjèhou-les Cocotiers, Cadjèhoun-Collège Père Aupiais, Cadjèhoun-Vodjè-Kpota. C’est une zone résidentielle qui abrite de nombreux établissements administratifs (ministères, ambassades, structures étatiques…) et religieux (Eglise Bon Pasteur, le Chant d’oiseau, l’Institut Jean Paul II…)

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