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Un Béninois dans le monde

La Villa Maasaï ou quand famille, entrepreneuriat et succès riment ensemble

Villa Masaï

Dans la famille HOUSSOU, je demande les quatre frères et la sœur … bonne pioche !

Cette fratrie d’origine béninoise pour qui l’entrepreneuriat n’a plus aucun secret ou presque, est un bel exemple de réussite familiale. A la tête de la holding H Capital qui réunit l’ensemble de leurs activités couvrant des secteurs aussi variés que complémentaires tels que la restauration, le divertissement et l’événementiel, ils sont des touche-à-tout, qui ont à cœur d’offrir au public des prestations en dehors des sentiers battus. Riches d’une expérience entrepreneuriale de plusieurs années, ils gèrent leur holding d’une main de maître, chacun ayant au sein de celle-ci un rôle bien défini.

Hyperactifs et animés par leur désir insatiable de toujours se dépasser, les frères et soeur HOUSSOU sont des boulimiques de l’entrepreneuriat, en quête perpétuelle de nouveaux challenges à relever. Le dernier en date, et celui qui nous intéresse particulièrement est la Villa maasaï, inauguré en septembre 2017, qui n’est autre que le plus grand restaurant africain à Paris et en France. Avec des recettes aussi attendues que surprenantes, la gastronomie africaine est fièrement mise à l’honneur dans un cadre pittoresque, où règne une ambiance chaleureuse et conviviale. Cet établissement au nom évocateur nous fait ainsi la promesse d’un voyage sensoriel unique aux quatre coins de l’Afrique et d’une expérience culinaire authentique.

C’est dans une atmosphère studieuse et détendue que Placide HOUSSOU, PDG de la holding nous a gentiment accueilli afin de nous confier comment avec ses frères et sœur, ils sont parvenus à faire de la Villa maasaï, un haut lieu de la gastronomie africaine à Paris.

 

La Villa Maasaï est le fruit d’un projet familial, quels étaient vos parcours respectifs avant cela ?

Effectivement la Villa Maasaï est une aventure familiale. Nous sommes 5 frères et sœur avec dans l’ordre ; Pascal l’ainé, suivi par moi-même Placide, notre sœur Brigitte vient en troisième position, ensuite il y a Théo et le dernier John. Nous entreprenons depuis plus de 20 ans, 22 ans pour être précis, dans différents domaines mais notre secteur de prédilection était avant tout le divertissement, et en particulier le monde de la nuit où nous évoluions en tant que producteurs de spectacles et créateurs d’événements.

Nous avons eu un établissement dans le 18ème arrondissement de Paris pendant près de 12 ans et nous organisions des événements un peu partout dans la capitale et même à l’étranger pendant plusieurs années. Sur la fin, nous nous sommes posés la question de savoir si on n’allait pas tout casser pour en faire un lieu qui allierait à la fois le divertissement et la restauration. Au final, on s’est dit qu’il valait mieux s’en séparer et chercher à créer un nouveau lieu qui répondrait à plusieurs nouveaux critères. Chemin faisant, nous avions à cœur depuis près de 10 ans de nous positionner sur le secteur de la restauration.

De qui précisément est venue l’idée de créer la Villa Maasaï ?

Pour être très honnête avec vous, la personne qui nous a le plus motivé dans la fratrie, c’est notre sœur Brigitte. Après, c’est une idée que nous partagions tous surtout que nous avons l’habitude d’avancer seulement à la condition que tout le monde soit unanime. Mais il est vrai que c’est elle en particulier qui a fortement insisté pour qu’on puisse mettre notre expertise et notre expérience au profit d’un projet comme celui-ci.

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La restauration était-elle un domaine de prédilection pour l’un de vous ? Si non, comment en êtes-vous arrivés là ?

Non il s’agissait plutôt d’un besoin qu’on a ressenti fortement puisqu’avant d’être chefs d’entreprise, nous sommes à la fois consommateurs et clients. Pour des raisons X et Y, on a besoin de sortir ou d’aller dîner et à plusieurs reprises, on s’est retrouvé confronté à un certain nombre de difficultés, notamment quand on veut faire découvrir notre cuisine à des étrangers. Il a fallu user de pas mal de ruses pour pouvoir amener des métropolitains dans des zones pas très séduisantes aux premiers abords, surtout quand on sait que certains restaurants africains sont situés dans des quartiers à priori peu attrayants. Même si on a une cuisine irréprochable, il y avait vraiment ce point bloquant, on s’est donc dit qu’il fallait y remédier véritablement. Dans le cadre de notre étude de marché sectorielle, on constate qu’aujourd’hui il y a de l’offre dans la restauration africaine dans des quartiers sympathiques. Toutefois, on retrouve soit des choses de taille moyenne en banlieue, soit des choses très petites à Paris. On avait difficilement le cadre, la taille et l’emplacement, critères qui étaient fondamentaux pour nous dans ce projet. Il fallait qu’on puisse avoir une surface, un cadre agréable et une localisation attractive.

Quel est le rôle de chacun dans cette entreprise commune ?

Notre entreprise ne se résume pas seulement à la Villa Maasaï, nous en avons plusieurs, avec différentes activités réunies au sein de la holding H Capital. Il faut savoir qu’aujourd’hui nous avons trois établissements à Paris qui sont : La suite 34, un bar lounge idéal pour les afterwork ; La table 34 qui est un bistrot chic et une brasserie française traditionnelle, et la Villa Maasaï. Dans ce cadre, nous occupons dans la fratrie des fonctions bien distinctes, chacun d’entre nous intervenant à l’échelle de la holding.

Si je les prends dans l’ordre, Pascal l’ainé est en charge de toute notre partie marketing et développement commercial. Moi Placide, je suis le PDG de cette structure et suis en charge du développement de tous nos projets. Brigitte est la Directrice administratif et financier (DAF), Théo quant à lui s’occupe de toute la communication (réseaux sociaux, stratégie de communication, stratégie et positionnement de la marque). Enfin John est le Directeur d’exploitation, chargé du recrutement et de l’encadrement de l’ensemble des personnels et du suivi des exploitations de tous nos établissements.

Le nom de votre restaurant, la Villa Maasaï peut paraître surprenant au vu de vos origines béninoises, qu’est ce qui a motivé un tel choix ?

Ce nom est venu assez simplement. Ce projet est la résultante d’une réflexion de plusieurs années, le fruit d’un dur labeur où on a beaucoup peiné pour trouver un emplacement. Régulièrement, on se disait dans le cadre de nos discussions et brainstormings « Cette aventure est une histoire de guerrier ». Suite à cela, on s’est demandé « Quel est ce guerrier africain traditionnel ? », et de là nous avons statué sur le mot « Maasaï ». Après avoir dégagé cette image de guerrier maasai, on a pensé à une demeure noble dans lequel il pourrait être hébergé, d’où le choix du mot « Villa ». La Villa maasaï représente ainsi la demeure noble de ce guerrier maasaï.

Votre carte offre un large choix de mets, représentant ainsi la gastronomie africaine dans son ensemble, qu’est-ce qui a justifié ce choix ?

Nous avons fait ce focus sur la cuisine africaine pour plusieurs raisons ; premièrement nous sommes africains et quand on regarde l’ensemble des cuisines présentes sur le marché, on se rend compte que la cuisine française n’est pas la plus représentée dans les préférences culinaires des français. Pour votre information, le plat le plus consommé en France est le couscous, suivi par la pizza. La cuisine asiatique elle, s’implante et se démocratise de plus en plus. On s’est donc demandé pourquoi la cuisine africaine n’avait pas encore ses lettres de noblesse et n’était pas positionnée en tant que tel sur le marché. On a réalisé que c’était surtout dû à un manque de connaissance ou à de la non information. Il y a un certain nombre de choses qui ont fait que le positionnement de la cuisine africaine n’avait pas évolué jusque là, mais qui se règlent aujourd’hui très facilement, comme les soucis liés à l’approvisionnement et au sourcing de certains produits spécifiques et autres conditionnements.

Sur le choix de notre carte, vous remarquerez que nous sommes essentiellement basés sur des plats d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, qui représentent les recettes phares de la cuisine africaine. Aujourd’hui quand on y fait référence, on parle souvent du Sénégal, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun et du Congo. Bien entendu chaque pays a ses spécialités, mais ce qu’on retrouve de façon démocratisée, ce sont des plats issus de ces pays. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité mettre cette gastronomie en lumière, à travers une carte assez courte, par des recettes maitrisées que les gens peuvent venir découvrir en toute sécurité. Nous avons également des plats signatures comme le burger maasai. Le burger étant aujourd’hui très démocratisé et largement décliné, on a pensé qu’on pouvait l’adapter à l’africaine en ajoutant notamment les mêmes oignons que l’on retrouve dans la recette du poulet yassa et également une galette de patate douce qui vient faire toute la différence. C’est d’ailleurs un des plats de notre top 3 des ventes.

Vous jonglez parfaitement entre tradition, avec des grands classiques tels que le mafé et modernité, avec des recettes plus audacieuses comme le burger maasaï par exemple, est-ce là un moyen de contenter aussi bien les puristes de la gastronomie africaines que les plus aventureux ?

Il était important pour nous de pouvoir permettre à un bon nombre de gens d’oser ce voyage, cette expérience africaine que ce soit avec des recettes classiques ou plus osées. Avec des plats comme le ndolé, le poulet braisé ou le poulet DG par exemple, on peut contenter une clientèle assez large, sans pour autant dénaturer le projet. Ce qui est important c’est que quand on rentre ici, on aille en Afrique, sinon on aurait mis de la blanquette de veau à la carte.

 

Vos origines béninoises sont finalement assez peu représentées sur votre carte, avec très peu de plats qui y font référence, pourquoi ?

Nous n’avons pas ouvert un restaurant béninois, nous avons ouvert un restaurant africain, donc pour le coup nous n’avions pas d’intérêt particulier à faire un focus sur des plats béninois. Nous sommes très concentrés sur le projet dans son ensemble, notre origine c’est une sensibilité certes, mais elle n’est pas une condition sine qua none au fait qu’on impose la cuisine béninoise. Néanmoins, il y a du sens car nous avons quelques plats qui vont bientôt rentrer à la carte et qui sont des spécialités de chez nous comme le ablo. On retrouve actuellement le gombo et le sodabi qui sont des produits phares du Bénin et on compte proposer des accompagnements comme le dja et le gari.

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On réfléchit également à des plats tels que le atassi pour renforcer cette touche béninoise puisqu’effectivement, on vient de quelque part et on en est fiers. Dans un premier temps, il fallait qu’on respecte les codes de l’Afrique, maintenant que nous avons positionné le projet, on va pouvoir oser et faire découvrir d’autres choses du continent.

La Villa Maasai est l’un des plus grands restaurant africain de la capitale, diriez-vous que vous avez su vous imposer comme la référence de la gastronomie africaine à Paris ?

C’est le plus grand restaurant africain de France, et avec un peu de réserve je dirais même d’Europe. Il n’y a pas de semblable, et je vais plus loin, il n’y a jamais eu de semblable en France. C’est comme la Ligue 1 au football, vous avez Paris et les autres (rires). Le deuxième restaurant africain qui nous suit possède 200 places en moins dans son établissement, ici nous en avons 300, il a donc encore un peu de boulot avant de nous rattraper. Mais la nature a horreur du vide donc on créé des challenges et potentiellement on va trouver quelqu’un qui ouvrira un restaurant de 400 ou 500 places, si ce n’est pas nous-mêmes (rires).

Nous nous sommes positionnés comme une véritable offre pour la découverte et la démocratisation de la cuisine africaine à Paris. On ne prétend pas avoir le monopole mais on aspire à se dire qu’aujourd’hui, on propose une offre et une capacité d’accueil que personne ne propose et qui je pense, nous positionnent de facto comme une référence.

  

La plupart des restaurants africains de la capital se situent soit en banlieue, soit dans des arrondissements de Paris avec une forte communauté afro, à l’inverse la Villa Maasaï se trouve dans un quartier plus « hype » de Paris, est-ce dû à un désir de toucher une cible la plus large possible ?

Comme je le disais précédemment, il était important pour nous de répondre à trois impératifs : une surface, un cadre et un emplacement ; il était hors de question qu’on ouvre le plus beau des restaurants à Aubervilliers[1]. Il fallait qu’on puisse offrir une adresse qui psychologiquement sécurise un grand nombre de personnes et c’est la raison pour laquelle nous avons pris énormément de temps dans la réalisation de ce projet. Il fallait trouver un emplacement stratégique, avec un grand espace dans des beaux quartiers parisiens, chose qui n’a pas été facile.

Comment vous démarquez-vous de la concurrence ?

La concurrence il y en a plusieurs niveaux et en même temps, j’ai plaisir à dire que nous n’avons pas de concurrents. En effet, il faudrait pour cela trouver quelqu’un avec notre taille et notre poids, autrement il n’y aurait pas les mêmes éléments de comparaison. Aujourd’hui si nous devons nous comparer, ce serait avec des grands établissements spécialisés, situés dans des beaux quartiers de Paris. Il s’agit de restaurants thématiques, catégorie dans laquelle nous entrons également. On retrouve de grands restaurants cubain, brésilien, asiatique, orientaux ou traditionnels français et quand on se compare à eux, nous sommes plutôt contents de l’affluence que nous avons aujourd’hui.

Les gros établissements, soit ça marche très bien, soit ça meurt très vite pour la simple et unique raison que pour faire fonctionner un lieu comme celui-là, il y a des frais fixes qui sont très élevés et incompressibles donc s’il n’y a pas le succès en face, vous mettez vite la clé sous la porte. Nous n’aurions pas pris ce risque si nous n’étions pas dans l’entrepreneuriat depuis plus de vingt ans, c’est un risque mesuré et maitrisé grâce à la confiance de nos différents partenaires, que ce soient les banques, nos cabinets d’avocats ou nos experts comptables.

Comment qualifieriez-vous la gastronomie béninoise ?

C’est un sujet au cœur de nos débats actuellement pour plusieurs raisons. La cuisine béninoise est une cuisine délicate avec une richesse de saveurs. Cependant, elle existe de façon encore trop anonyme mais on veut pouvoir raconter son histoire et pour nous, cela doit se faire au Bénin dans un premier temps. Notre cuisine doit être sublimée chez nous d’abord. Il est inconcevable que les recettes traditionnelles restent encore dans l’esprit de nos mamans seulement. Il faut que notre gastronomie puisse être normée et qu’on la retrouve dans plusieurs établissements de qualité au pays.

C’est la cuisine asiatique qui nous amène beaucoup le sucré salé mais ce sont des choses qu’on a déjà au Bénin quand on prendre le ablo par exemple. Il y a aussi fromage Peuhl qui est assez peu connu ici et qui est juste exceptionnel. Nous avons plein de petites merveilles comme ça qu’on retrouve dans différentes régions au Bénin, que nous devons pouvoir sublimer et exposer, et qui vont dynamiser toute une économie.

Ouvrir un restaurant au Bénin fait-il parti de vos projets futurs ?

Si Dieu nous prête vie, on tentera dans un futur proche d’œuvrer dans notre pays. On va s’intéresser très sérieusement à l’offre de restauration de standing au Bénin.

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[1] Aubervilliers est une commune assez populaire située en banlieue parisienne

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