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Un Béninois dans le monde

Un Béninois dans le monde : Yeba Olayé créatrice de la marque de chic business bags YEBA en Europe

Fièrement béninoise de par ses origines, Yeba OLAYE est une entrepreneur belge au parcours assez atypique. Ne cachant pas son attachement pour le Bénin et les liens particuliers qu’elle entretient avec son pays d’origine, elle revendique sa double culture qu’elle considère avant tout comme une force et une richesse.

Après avoir fait une brillante carrière professionnelle en tant que consultante en stratégie et finance, sa passion pour la mode et son esprit créatif se sont finalement imposés à elle et ont donné à Yeba OLAYE la motivation suffisante pour développer sa propre marque de sacs au positionnement haut de gamme.

Séduits par son audace, nous avons décidé d’en savoir davantage sur cette femme brillante dont le parcours mérite une attention particulière. En effet, Yeba OLAYE n’a pas eu peur de donner une orientation nouvelle à sa vie en osant se lancer de nouveaux défis personnels et professionnels, ce qui a abouti à la création de sa marque éponyme. Malgré un parcours parfois semé d’embuches, nous découvrirons tout au long de cet interview comment cette femme créative et résiliente est parvenue à se faire une place dans l’univers de la mode, et précisément de la maroquinerie, qui peut parfois se montrer assez impitoyable.

Yéba Olayé

Pouvez-vous vous présenter s’il vous plait

Je m’appelle Yeba, je suis béninoise et aujourd’hui entrepreneur, j’ai lancé ma marque de chic business bags  (comprenez sacs chics pour femmes actives).

Béninoise de souche, je suis arrivée en Belgique à l’âge de 5 ans et retourne régulièrement au Bénin. Comme mon père le disait, il faut être fière de ses origines et toujours se rappeler d’où l’on vient. Ainsi je reste foncièrement béninoise et cultive cette double culture.

Comment avez-vous atterri en Belgique ?

Mon père a accepté en 1983 un poste dans une institution internationale – Les ACP (Afrique Caraïbe Pacifique) comme expert chargé de la coopération et du développement économique et industriel des pays ACP. Le siège étant à Bruxelles, il a décidé d’emmener sa famille avec lui.

Après avoir connu une première vie professionnelle en tant de consultante en stratégie et finances, quel a été l’élément déclencheur qui vous a encouragé à finalement placer votre passion pour la mode au cœur de votre activité professionnelle ?

Ce n’est pas moi qui ai eu le courage de tout abandonner, ce rêve, cette passion pour la mode sont venus me chercher.

Déjà enfant, je rêvais de pouvoir dessiner et concrétiser des choses. A cinq ans, je découpais des images dans les magazines de ma mère, c’était pour moi un moyen de prévenir des tendances. J’avais besoin dès le bas âge de raconter des choses avec un crayon.

Si je n’avais pas été aussi bonne élève (j’ai étudié dans l’une des meilleures écoles de commerce de Belgique), j’aurais fait une école de mode ou d’architecture. La vie nous formate, on choisit souvent la sécurité et on finit parfois par perdre ses rêves de vue et par oublier sa passion.

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Quand j’étais consultante, mon rôle s’arrêtait après avoir formulé mes recommandations. Arrivée à un certain stade, la naissance de mon second enfant y a été aussi pour beaucoup, j’avais besoin de redéfinir un sens à ma vie.

Je crois beaucoup en la notion de destinée et cela m’a ouvert des perspectives immenses dans le sens où je dois apporter quelque chose de différent.

A un moment donné de notre carrière professionnelle, on se rend compte qu’on n’apporte rien de très particulier.

J’ai tellement de cordes à mon arc et je me suis dit que c’était le moment de se lancer. Cela semblait impossible sur le papier, je n’ai jamais travaillé dans la mode, je n’étais pas qualifiée et je n’avais pas de réseau mais ma passion apparaissait finalement comme une évidence.

Quel regard portez-vous sur la mode ? Que représente-t-elle pour vous ?

Pour moi, la mode est une façon de s’affirmer, un moyen de donner le ton sur son humeur du jour et sa personnalité.

La mode doit permettre aux femmes de créer leur identité, de leur donner la force de se dire qui elles sont vraiment. Elle permet également de mettre en lumière un style de vie.

En tant que passionnée, la mode représente pour moi quelque chose de créatif.

Ma façon de penser la mode est la suivante : comment puis-je donner confiance aux femmes qui vont porter mes pièces ?

L’idée est de renvoyer grâce à la mode, l’imagine d’une femme forte, qui avance et qui s’affirme.

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Votre marque a un positionnement assez haut de gamme, qu’est ce qui a motivé ce choix ?

Je dirais que c’est mon goût pour les belles choses, j’essaye de faire du luxe accessible. Je travaille en collaboration avec des ateliers qui eux-mêmes travaillent avec de grandes marques.

J’estime que les femmes qui veulent y arriver ont besoin de pièces qui vont leur donner confiance, elles ont besoin de pièces qui vont les accompagner sur le long terme et qui seront le reflet de leur réussite.

Quelles ont été les difficultés rencontrées lorsque vous avez décidé de vous lancer dans cette aventure entrepreneuriale ?

Je me suis attaquée à un secteur d’activité qui demande beaucoup d’argent et j’avais peu de moyens lorsque j’ai commencé.

Les difficultés étaient principalement liées aux freins que je me mettais à moi-même. La première était de reprendre confiance. J’ai effectué deux masters en création d’entreprise et entrepreneurship. Il m’a fallu sortir de ma zone de confort et laisser ma créativité s’exprimer. J’avais un métier assez rationnel donc une des difficultés était de déverrouiller ma créativité. La seconde était de trouver des bons ateliers. J’ai eu à faire des rencontres, des moins bonnes mais aussi de bonnes rencontres comme celle avec l’ancien maitre des ateliers Delvaux qui jouit d’une grande notoriété et qui a pris le temps de me former. Ce qui fait la différence c’est la flexibilité, la créativité et l’intuition. Pour devenir quelqu’un d’intuitif, il faut passer par des hauts et des bas et faire preuve de persévérance. Il est important de pouvoir s’entourer des bonnes personnes pour aider à concrétiser ses idées.

Avez-vous déjà participé à des défiles aux côtés de grandes marques ?

J’ai participé à plusieurs salons prestigieux avenue Montaigne à Paris, j’ai également exposé ma collection au Centre de la Mode & du Design à Paris aux côtés de grandes marques. Ce fut une expérience incroyable et très valorisante pour une marque à peine lancée qui m’a permis de gagner en crédibilité. Je ne suis qu’au début de mon aventure et j’espère pouvoir surtout construire une marque de luxe forte et inspirante pour les femmes d’aujourd’hui, une marque qui leur donne envie de se réaliser plus que d’être juste belles. Avec l’esprit de YEBA avec elle, je veux qu’elles se sentent invincibles.

Quel lien entretenez-vous avec le Bénin, votre pays d’origine ?

Depuis l’âge de cinq ans où j’ai quitté le pays, nous rentrons au Bénin avec ma famille au moins une fois tous les deux ans. Je ne peux pas passer plus de deux ans sans voir ma famille et manger de bons plats traditionnels comme un monyo par exemple.

Rentrer à la maison me permet de me ressourcer, de retrouver mon équilibre. Je ne me sens pas plus belge que béninoise. Mes parents vivent actuellement au Bénin et reviennent régulièrement en Belgique pour voir la famille.

J’ai d’ailleurs l’intention de rentrer au Bénin cet été et de contacter pourquoi pas la fondation Zinsou pour d’éventuelles collaborations mais aussi tenter de rencontrer notre président Monsieur Talon pour le sensibiliser et voir dans quelles mesures il peut aider les jeunes créateurs qui souhaitent faire rayonner leur travail et les valeurs de notre pays.

Quels sont les plats béninois que vous aimez cuisiner ou manger en Belgique ?

Moyo, Amiwo, Epinards amers, Fétri-Gombo plein de crevettes et crabes

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Quel est votre regard sur la mode béninoise ?

Je la trouve en constante évolution et très prometteuse. Nous n’avons pas une plateforme « Mode »  aussi poussée que ce que l’on peut trouver en Afrique du Sud ou au Nigéria, mais je trouve que la Béninoise est très coquette et très créative.

Nos couturières et nos tailleurs sont très doués, ils arrivent à sublimer à la perfection les femmes tout en innovant constamment. C’est un créneau qui mériterait d’être poussé et mis en valeur de manière générale.

Vos origines béninoises vous influencent-elles dans votre travail au quotidien ?

Je suis actuellement en train de développer des articles imprimés dont les inspirations viennent du Bénin. Il y a certains pagnes que ma mère portait avec des imprimés très typiques comme celui de l’hirondelle et je pense les intégrer petit à petit dans mes créations.

J’ai un style très épuré, au départ, je souhaitais créer des pièces très internationales. Maintenant que j’ai trouvé mon style, je vais pouvoir m’amuser et explorer d’autres horizons.

Ce que je garde de plus fort pour ma marque est mon prénom chargé d’histoire et qui reprend des valeurs fortes que représente la femme béninoise. Elle est forte, déterminée et n’hésite pas à se battre pour ce qu’elle veut.

Il est important pour moi que ma marque soit un vecteur de ces valeurs. Dans mes créations ce n’est pas encore le cas mais il est important de faire rayonner la culture africaine et de la présenter comme une culture forte.

 

Avec quel acteur de la mode béninoise pensez-vous pouvoir collaborer ?

Je ne les connais pas assez … mais je souhaiterais intégrer des codes de chez nous dans mes créations. Les bijoux, les matériaux artisanaux, certains motifs de wax, ainsi que les tissus teintés qui sont ancrés dans notre identité et notre culture depuis toujours et qui ne demandent qu’à être modernisés. Je serai de passage au Bénin cet été et j’ai vraiment hâte de découvrir nos créateurs et qui sait, collaborer avec eux, pour proposer un sac « Made in Benin ».

Pensez-vous qu’en tant que membre de la diaspora, vous devez apparaître comme un exemple pour les autres béninois ?

La réponse logique est « oui ». Le béninois est de manière générale sérieux, on le reconnaît à l’étranger par son implication et son parcours scolaire exemplaire, ce sont en tout cas les valeurs que mon père m’a transmise.

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Très tôt j’ai été exposée à différentes cultures, cela m’a de suite donné l’envie d’avoir ma propre empreinte : je suis fille ainée d’une famille, une femme, africaine, béninoise. Je veux montrer que tout cela ne m’empêchera pas de me réaliser.

La diaspora a le devoir de partager au maximum les acquis accumulés à l’étranger.

La diaspora regroupe des personnes parties de chez elles ou issues de la seconde génération, et qui veulent y arriver à tout prix. Nous devons nous dépasser et redorer l’image de nos origines.

Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui souhaitent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale ?

Il faut trouver un projet qui vous tienne vraiment à cœur, qui ait un réel sens pour vous. Lancer un projet parce qu’on veut se faire de l’argent ne suffit pas.

Il faut également bien étudier son marché et ensuite être unique et créatif dans la manière dont on se différencie.

Il est important de ne surtout pas abandonner, mon père avait l’habitude de me dire « on ne peut pas battre quelqu’un qui n’abandonne jamais ».


 

Les produits Yéba Essential sont disponibles sur http://www.yeba-essentials.com/

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